Subir ou réagir
Lors de toutes crises, tant les individus que les entrepreneurs, les gestionnaires et tous les travailleurs ont besoin de se faire rassurer. Les gens ont besoin de recevoir des explications concrètes sur la situation qu’ils et elles vivent.
Tout au long de notre vie, nous vivons des crises et nous vivons des après-crises. Récemment, nous avons traversé une pandémie comme nous n’en avions jamais vécu auparavant. Nous avons dû y faire face. Nous avons eu le choix de subir ou de réagir en suivant les recommandations, tout en étant en contrôle.
Bien que nous n’ayons pas toujours de contrôle sur les situations, nous pouvons choisir notre réaction face à celles-ci. Nous pouvons subir, ou plutôt décider d’en faire quelque chose.
Dans ma carrière, j’ai été banquier, investisseur et entrepreneur. Au travers de ces années, j’ai vécu des temps difficiles et j’ai eu à les apprivoiser. J’ai appris les trucs pour gérer une entreprise en temps de crise. Voici les 4 astuces principaux.
- Trouver nos propres solutions
En entrepreneuriat, pour traverser une période d’incertitude, nous avons besoin de faire la recension des solutions qui s’offrent à nous. Il faut aussi réussir à trouver la cause des problèmes qui nous forcent à trouver ces solutions.
Je me suis rendu compte que, en entrepreneuriat, les temps de crises sont des moments cruciaux pour prendre conscience de nos propres mécanismes.
C’est en temps de difficultés financières qu’il faut s’appercevoir que la gestion que nous avons faite depuis des années nous a conduit là où nous sommes. Les gens qui ont tendance à accuser les autres de leurs malheurs ont beaucoup plus de difficultés à s’en sortir.
Observe ces gens en difficultés qui transfèrent leurs problèmes sur le dos des gouvernements, de leur banquier ou de leurs concurrents. Ce sont eux qui sont les plus difficiles à aider. C’est pourquoi il faut tout d’abord se remettre en question.
Bien sûr, ça donne un coup à l’ego et ce n’est pas facile. Mais c’est essentiel pour poser le doigt sur les vraies causes de nos problèmes. Ainsi, on trouvera les solutions qui vont réellement nous aider à remonter la pente.
2. Être bien organisé
Quand vient le temps de gérer une entreprise en temps de crise, les personnes qui assument leurs responsabilités sont moins stressées et contrôlent mieux leur peur. C’est alors qu’en prenant le temps d’établir clairement et simplement leur situation, ils peuvent faire appel, en premier lieu, à leur réseau.
Tous ces gens qui te connaissent pourront te poser les bonnes questions ou te suggérer des pistes de solutions. Souvent, les PME en crise vivent rapidement des problèmes de liquidités. C’est alors que les organismes peuvent leur venir en aide. Que ce soit ton institution financière, les programmes gouvernementaux, les organismes comme EDC, BDC, CDPQ, CLD, IQ et tous les autres.
Mais pour avoir de l’aide, il faut avoir un dossier solide. L’aide est donnée à ceux et celles qui sont bien organisés et qui vivent un événement hors de leur contrôle.
3. Contribuer à développer l’économie locale
Une crise nous fait comprendre l’importance de développer une économie locale forte et innovante. Surtout au niveau des biens essentiels tel que la nourriture et les fournitures médicales. Nous prenons conscience que nous nous dirigeons vers un capitalisme plus coopératif.
Au niveau de la nourriture, nous avons de plus en plus de serres au Québec pour produire toutes sortes de fruits et légumes. Nous avons d’immenses serres et cette industrie prend de plus en plus d’expansion. Nos gouvernements vont avoir un rôle important à jouer dans l’achat local. Il faudra sûrement revoir la notion du plus bas soumissionnaire si nous voulons favoriser nos entreprises quand c’est possible.
Il faut trouver un nouvel équilibre en tenant compte que nous avons des ententes commerciales avec le reste de l’Amérique du nord et du sud, l’Asie et l’Europe. Quand même, il y a moyen d’augmenter le contenu local.
Gérer une entreprise en temps de crise, c’est une occasion de se questionner sur les pratiques de notre entreprise. Comment pourrions-nous contribuer à développer l’économie locale pour qu’elle devienne plus forte et stable? Cela nous aidera grandement en temps d’incertitude.
4. Moderniser nos entreprises
Un capitalisme plus coopératif signifie que toutes les parties prenantes devront participer à cette nouvelle approche. Il faudra accepter que le prix le plus bas ne sera plus le seul critère de choix pour accepter une commande.
Il faudra donc avant tout que nos entreprises investissent des sommes importantes dans l’innovation, ce qui va nous permettre d’être plus performants. Il faut dès maintenant donner plus de profondeur au commerce électronique dans tous les secteurs d’activités, pour que l’on devienne autosuffisant.
Il faut moderniser nos 24 000 milles entreprises industrielles. Nous avons ici un grand rattrapage à faire. Les entrepreneurs ont déjà commencé à tendre vers cette nouvelle aire il y a quelques d’années avec le support des institutions financières. Il s’agit d’un risque que nous devons courir, si nous voulons assumer la pérennité de nos PME.
Il faut accepter que le monde des affaires se modernise. Il faudra entreprendre non plus seulement dans le but de faire de l’argent, mais pour réaliser une vision commune qui nous tient à cœur.
Gérer une entreprise en temps de crise : prendre la voie du capitalisme coopératif
Favoriser un capitalisme plus coopératif, c’est créer des cellules de collaboration pour chaque secteur d’activités industriel pour conserver ici notre expertise. Chaque industrie doit utiliser pleinement le potentiel de leur association et élargir leur mandat.
Tous les acteurs, qu’ils soient gouvernementaux, paragouvernementaux ou entrepreneuriaux doivent apporter leur connaissance et leur supports financiers à ces regroupements. Ainsi, l’ensemble des entrepreneurs et des gestionnaires créeront les bases d’un capitalisme plus coopératif.
Voici comment nous nous assurerons de traverser les moments de crise. C’est ensemble que nous réussirons.
Sur cette même lancée, je t’invite à aller lire mon article Si on mettait l’écoute au service du rendement en entreprise?
Raymond Landry, auteur
Éditions Reper